David Cronenberg fait parler les morts avec son film “Les linceuls”
C’est au festival de Cannes que l’étrange réalisateur américain David Cronenberg a présenté son tout dernier film, “Les linceuls”. Le titre annonce la couleur. Dans cette oeuvre très autobiographique, le réalisateur aborde le thème de l’absence, de la perte. Cimetière connecté, IA…David Cronenberg vit avec son temps et évoque également les dérives de la technologie dans le processus de deuil. Autant vous dire que chez Death Chronicles, cela nous interpelle énormément…et on a hâte de découvrir le film.
Le deuil, une expérience universelle mais profondément personnelle, soulève des questions déchirantes sur la manière de survivre à la perte d’un être cher. Le film “Les Linceuls” de David Cronenberg, explorant ce thème avec une approche unique et controversée, offre un regard singulier sur la manière dont la technologie peut influencer notre relation avec la mort et l’absence. Ça vous parle ? Nous aussi !
Karsh et GraveTech : Une Réponse Morbide à la Perte
Le personnage central, Karsh (incarné par Vincent Cassel), ancien vidéaste industriel, répond à ces questions avec un pragmatisme des plus morbides. Suite à la perte de sa femme Becca (Diane Kruger) d’un cancer, Karsh invente un linceul high-tech permettant de filmer en permanence la décomposition des cadavres. Via une application, les familles peuvent suivre en temps réel et en 3D la décomposition de leur proche défunt.
Ce projet, baptisé GraveTech, est décrit comme “un cimetière du futur”. Karsh, en tant que fondateur et client de sa propre invention, trouve un réconfort paradoxal dans la contemplation du squelette de sa femme. “Contempler son squelette le réconforte”, une démarche qui ne rassure guère les femmes envisageant de partager sa vie, à l’exception de Terry, la jumelle de Becca, qui semble le comprendre.
L’intrigue se complique lorsqu’il remarque l’apparition d’étranges nodules sur le crâne de sa femme, coïncidant avec plusieurs profanations de tombes. Cette découverte pousse Karsh dans une spirale de paranoïa, où il commence à douter de ses collaborateurs et même de l’intelligence artificielle qui lui sert d’assistante personnelle.
Une oeuvre en partie autobiographique
“Les Linceuls”, écrit par David Cronenberg suite au décès de sa propre femme, brasse de nombreux thèmes récurrents dans son œuvre : la mort, la gémellité, les mutations physiques et la technologie. Initialement développé pour Netflix en tant que série, le projet, finalement refusé par la plateforme, a été transformé en film avec le soutien de Saint Laurent Productions.
Le film est une exploration à la fois technique et émotionnelle. David Cronenberg, à 81 ans, signe ici une œuvre profondément personnelle. Il explique dans le dossier de presse : “Ce drame m’a touché très profondément et ce qui devait être une exploration technique est devenu, peu à peu, une exploration émotionnelle et personnelle”.
Le film est empreint d’une “beauté flottante”, comme le décrit un critique, et suit le parcours de Karsh, “silhouette élancée et toison argentée”, qui ressemble presque trait pour trait à Cronenberg.
Le thème n’est pas nouveau puisque au Japon par exemple, des entreprises proposent déjà une technologie basée sur l’IA pour discuter avec les défunts.
Quand la réalité rejoint la fiction…
Il faudra attendre le 25 septembre en France pour découvrir le film de Cronenberg…