Les défunts s’envolent vers la Lune
Vous rêvez rejoindre la Lune pour dernière demeure ? C’est désormais possible. Enfin seulement pour une poignée d’ultra-riches. L’entreprise spatiale Astrobotica révu le lancement d’une sonde robotisée à destination de la Lune, dans le cadre d’une mission qui pourrait bien révolutionner notre conception de l’après-vie. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu…
La Lune comme dernier refuge : une nouvelle tendance funéraire
Imaginez un repos éternel au-delà des confins terrestres, sans tombe ni monument funéraire, mais une capsule en acier voguant vers la Lune. C’est le projet audacieux de plusieurs startups, dont Astrobotic, qui en janvier dernier, s’est lancé dans un projet sans précédent : l’envoi de cendres humaines vers notre satellite naturel. Une première dans l’histoire, avec une entreprise privée ouvrant la voie vers un nouveau paradigme funéraire.
Baptisée “Peregrine”, la mission transportait les aspirations de soixante-six individus, chacun représenté par une capsule contenant ses cendres. Parmi eux, on compte également un compagnon fidèle répondant au nom d’Indica-Noodle. Mais la particularité ne s’arrête pas là : trois capsules renfermaient les brins d’ADN de présidents américains renommés, dont George Washington, John F. Kennedy et Dwight D. Eisenhower, destinés à un voyage vers l’infini plutôt que vers la Lune.
Mais tout ne s’est pas passé comme prévu et la mission a été un échec monumental. En effet, une “anomalie” a frappé l’engin peu après sa sortie de notre atmosphère. Ce mercredi 10 janvier, Astrobotics a annoncé la triste nouvelle : la sonde ne réalisera jamais son objectif lunaire, laissant derrière elle un projet anéanti.
Des cendres dans l’espace
La startup californienne Elysium Space se présente comme pionnière dans ce domaine novateur. Proposant des “inhumations” dans l’espace depuis 2013, elle offre à ses clients une expérience unique. Pour un prix débutant à 2500 dollars, la formule “Mémorial de l’étoile filante” permet de placer une partie des cendres du défunt à bord d’un cubesat, un satellite de petite taille. Après son lancement, le cubesat orbite autour de la Terre pendant deux ans avant de brûler en rentrant dans l’atmosphère, tel une étoile filante, offrant ainsi un dernier voyage céleste à ceux qui ont choisi cette voie pour leur repos éternel.
Des critiques et des embarras
Cette entreprise lucrative n’est pas sans susciter son lot de controverses et de critiques. La startup Celestis, par exemple, prévoit d’envoyer lors d’une même mission une portion symbolique d’ADN et/ou des restes incinérés de 69 personnes, dont des personnalités telles que le créateur de Star Trek, Gene Roddenberry. Cette activité a récemment provoqué la colère de la tribu amérindienne Navajo, qui voit dans cette pratique une profanation de leur lieu sacré. Malgré les protestations, les agences spatiales privées poursuivent leur activité, accentuant ainsi les débats sur l’utilisation commerciale et spirituelle de l’espace.
L’avenir de l’inhumation : entre espoir et préoccupation
Alors que nous assistons à l’émergence d’une nouvelle industrie funéraire, la question de l’éthique et du respect des traditions culturelles se pose avec une urgence croissante. Si la Nasa reconnaît que ces missions sont du ressort du secteur privé, elle reste soucieuse des implications spirituelles et sociales de telles pratiques. Cette controverse soulève des questions fondamentales sur l’avenir de l’inhumation et de l’exploration spatiale. Elle invite donc à réfléchir sur les normes et les régulations nécessaires pour guider cette nouvelle frontière de l’humanité.
Alors, le repos éternel sur la Lune, vous en pensez quoi ?