Au Japon, des clubs d’enterrement pour ne pas mourir seul !
Au Japon, où l’espérance de vie ne cesse d’augmenter, un nombre croissant de personnes se retrouvent confrontées à une réalité déchirante : la perspective de mourir seul. Face à cette solitude poignante, une organisation non gouvernementale (ONG) a pris l’initiative de réunir ces individus isolés au sein de clubs d’enterrement, où ils peuvent préparer leurs funérailles en compagnie d’autres membres partageant la même situation.
Répondre à la solitude : la mission des clubs d’enterrement
Dans un pays où des millions de veufs et veuves âgés se retrouvent sans famille proche, l’ONG, baptisée en anglais le “ending center” ou le centre pour en finir, propose une solution innovante. Initialement établie à Tokyo, cette organisation a étendu ses services à Osaka, la deuxième plus grande ville du Japon. Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, il ne s’agit en aucun cas de promouvoir le suicide assisté. Au contraire, l’objectif est d’offrir un soutien aux individus isolés en les aidant à organiser leurs funérailles.
Une initiative née de la crise démographique
À l’origine de ce projet se trouve Haruyo Inoue, professeure de sociologie, qui a été confrontée à la solitude lors du décès de sa mère. Elle a alors pris conscience du nombre croissant de Japonais dépourvus de soutien familial pour organiser leurs funérailles. Cette situation découle en grande partie des cinquante dernières années de crise démographique au Japon, marquées par un déclin du mariage et des naissances, aboutissant à ce que 40% des foyers fiscaux ne comptent qu’une seule personne. Face à cette réalité préoccupante, l’ONG offre diverses activités visant à préparer psychologiquement et matériellement ses membres à leur départ.
Créer du lien et préparer l’ultime départ
Les clubs d’enterrement organisent une variété d’activités pour favoriser le lien social entre les individus isolés. Des journées de cuisine, des séances de tricot, des promenades, mais aussi des sessions où les membres peuvent expérimenter des cercueils en se couchant à l’intérieur, permettant ainsi une meilleure compréhension du processus funéraire.
Prise en charge complète et soutien jusqu’au dernier instant
En plus des activités sociales, l’ONG propose un service complet de gestion des funérailles, incluant la prise en charge du corps, les démarches administratives, la gestion du logement du défunt, voire même l’adoption de son animal de compagnie. Pour ceux qui n’ont pas de famille, les membres de l’ONG assurent leur présence lors de la crémation et de l’enterrement. L’organisation dispose même d’un cimetière spécial à Machida, près de Tokyo, offrant un lieu de repos sous les magnifiques cerisiers japonais.
Une réponse sociétale et financière
Les autorités japonaises accueillent favorablement la multiplication de ces services, car les décès solitaires constituent un problème social majeur. De plus, sur le plan financier, la gestion de ces funérailles représente un défi pour les petites municipalités, ce qui rend ces initiatives d’autant plus cruciales. De nombreuses mairies ont désormais recours à des placards pour entreposer les urnes des personnes décédées sans famille, dans l’espoir qu’une enquête permettra éventuellement de retrouver un parent éloigné capable d’assumer les frais associés.
Ces clubs d’enterrement au Japon offrent bien plus qu’une simple assistance matérielle pour les funérailles ; ils fournissent un soutien social crucial et une dignité dans la mort pour ceux qui pourraient autrement mourir seuls et anonymes.
Pensez-vous que ce soit une bonne idée ? Etes-vous pour la création de ce genre de club en France ?