Psychogénéalogie : zoom sur les “deuils non faits ” de l’arbre
Le deuil, c’est quelque chose que tout le monde vit un jour ou l’autre. Mais chacun le gère à sa manière. Quand on ne fait pas bien son deuil, ça peut avoir des répercussions sur les générations suivantes. En psychogénéalogie, on voit souvent que des traumatismes ou des pertes non résolus dans le passé se manifestent chez les descendants par des troubles émotionnels ou des comportements bizarres. C’est ce qu’on appelle les deuils non faits.
Psychogénéalogie : les fantômes de la famille
Ces deuils non faits laissent comme des traces dans l’arbre généalogique. Ces “fantômes” du passé, ce sont souvent des événements traumatiques, des secrets de famille ou des pertes sur lesquelles on n’est pas revenu et qui continuent de peser sur les générations d’après. En refusant d’affronter ces deuils, on empêche une part de soi-même d’accepter et de comprendre la perte. Comme le dit le psy Didier Dumas, “la mort c’est tabou dans notre société”. Du coup, quand on refuse d’en parler, ça devient impensable et encore plus dur à surmonter.
Dans leur désir de prendre le relais de leurs parents, les enfants peuvent développer des comportements de “sur-adaptation” face au deuil. Du coup, les émotions se transmettent d’une génération à l’autre comme figées – la tristesse, la colère, la culpabilité qu’on n’a pas exprimées se répercutent sur les suivants.
Les conséquences des “deuils non faits”
Les effets peuvent être nombreux quand le deuil n’a pas été fait correctement. Souvent, les descendants ressentent une tristesse profonde, une dépression, sans comprendre d’où ça vient. Cette souffrance peut les amener à idéaliser les défunts, à en faire des figures presque sacrées qu’on n’a pas le droit de critiquer. La psychogénéalogie montre que ces deuils non résolus créent comme des “cryptes” émotionnelles, où la douleur de la perte est enfouie mais toujours présente, affectant inconsciemment nos relations et nos comportements.
En plus des impacts émotionnels, ça peut aussi se manifester physiquement avec des symptômes dépressifs ou autres troubles somatiques chez les descendants. Un autre signe, c’est quand on reproduit les mêmes comportements destructeurs ou schémas de vie que nos ancêtres décédés, comme si on revivait inconsciemment leurs traumatismes.
Se libérer du poids du passé
La psychogénéalogie propose des outils pour explorer et comprendre ces dynamiques familiales. En travaillant sur son arbre généalogique, on peut identifier les deuils non faits et commencer à les intégrer. Ça permet de libérer les émotions gelées et de transformer cet héritage émotionnel en force de résilience.
Un aspect essentiel, c’est de poser des questions sur les morts et les pertes dans la famille. Il faut comprendre quels événements ont eu le plus d’impact, assister aux enterrements, connaître les lieux de sépulture. En reconnaissant et honorant ces pertes, on peut commencer à se délester du poids des deuils non faits et guérir ces blessures transmises de génération en génération.
Ces deuils non faits sont comme des fardeaux invisibles qui pèsent lourdement sur les générations suivantes. Grâce à la psychogénéalogie, on peut déterrer ces secrets, affronter les traumatismes non résolus et trouver un chemin vers la guérison. En intégrant ces deuils, on allège non seulement son propre fardeau émotionnel, mais aussi celui des générations futures, libérées de la répétition des douleurs passées.
Guérir prend du temps
Guérir des deuils non faits, ce n’est pas du tout cuit. Ce n’est pas une ligne droite, ça peut prendre un bon bout de temps. Chacun avance à son rythme pour aborder ces sujets pas faciles, et c’est pareil pour les familles.
L’analyse transgénérationnelle est un bon outil pour piger et bosser sur ce qu’on a hérité côté émotions. Mais attention, ce n’est pas une baguette magique non plus. En fait, ça nous pousse plutôt à réfléchir, seul et en famille. Faut être patient, compatissant et ouvert d’esprit.
Quand on commence à capter ces mécanismes qui se répètent de génération en génération, ça change petit à petit notre façon de voir notre histoire de famille et nous-mêmes. Au final, ça nous libère émotionnellement et ça aide à avoir des relations plus saines. Mais il ne faut pas se précipiter, chacun son chemin !